Le réflexe bien compréhensible est d’essayer de s’attaquer directement aux fondatrices au printemps avant qu’elles ne fondent leurs colonies, en essayant de les piéger.
Or, ces pièges, non seulement ne servent à rien mais favorisent l’implantation précoce et dense des frelons. Il ne faut donc absolument pas piéger et ceci pour trois raisons :
1- Plus la pression extérieure sur une espèce est forte, moins elle va se faire de concurrence de territoire : c’est à dire que les reines vont tolérer des nids plus rapprochées entre eux, et donc un maillage du territoire plus dense. En résumé, davantage de nids au kilomètre carré.
2- Autre phénomène, les quelques fondatrices qui ont réussi à passer l’hiver (environ 5%) vont se faire une guerre effroyable au printemps. Lorsqu’une fondatrice fait son petit nid primaire, c’est pour elle très énergivore. Alors de nombreuses fondatrices attendent que le travail soit fait pour aller déloger la bâtisseuse et récupérer son nid. Il a été retrouvé au pied de nids primaires plus d’une dizaine de fondatrices mortes.
Laisser les fondatrices d’entretuer au printemps retarde l’implantation des colonies et les affaiblit.
3- Dernier point : il n’existe pas de piège vraiment sélectif (sauf un ou deux prototypes utilisés dans les ruchers à base de protéines). Dans un piège à sucre (ou/et alcool) pour un frelon asiatique attrapé, ce sont des dizaines de guêpes, mouches, papillons, abeilles… qui sont tuées.
Or, le frelon asiatique se nourrit, à l’état larvaire, d’insectes. L’adulte chasse dans les « attroupements », il peut donc s’attaquer à un nid de guêpes, mais aussi à un regroupement de mouches sur une charogne ou une bouse de vache…
Mais la population d’insectes volants en Europe à chuté de 80%. Ces pièges contribuent à cette hécatombe.
Les frelons asiatiques n’ayant pas la nourriture suffisante dans le milieu naturel, ils vont donc s’attaquer aux insectes domestiques, à savoir les abeilles ! Pour protéger les abeilles, arrêtons le piégeage.